Des violences policières quotidiennes au CRA de St Exupéry !

On relaye ici un article écrit par des copain.e.s sur Rebellyon:

Le soir du 26 février, des violences policières provoquant hospitalisations, blessures ainsi que gardes à vue, ont éclaté contre les détenus au centre de rétention administrative de Saint-Exupéry à Lyon.

Les Centres de Rétention Administrative (CRA) sont utilisés pour emprisonner les étranger.e.s [jusqu’à 90 jours], à qui on ne reconnaît pas le droit de séjourner en France, dans l’optique de les expulser de force du territoire français. A Lyon, le CRA le plus proche se trouve à St-Exupéry. Cette proximité avec l’aéroport témoigne de la volonté de ces centres de procéder à une expulsion expéditive des détenu.e.s. Le CRA est composé de 2 sections : hommes (séparés dans 2 blocs jaune et bleu) et femmes/familles. Il est co-géré par la Police Aux Frontières et Forum Réfugiés.

Résumé de la soirée à travers quelques témoignages de l’intérieur :

A 19h, au moment où les hommes du bloc bleu sont dans le réfectoire pour le repas, une dispute éclate entre détenus. Les agent.es de la P.A.F. font alors preuve, conformément à leur mission et à leur fonction, d’une violence extrême. En effet, la police gaze au poivre et tabasse l’ensemble des personnes présentes, évacue le réfectoire et repousse les détenus dans le couloir des cellules, où les violences se poursuivent. Profitant du désordre général, au moins trois détenus tentent de s’évader ; le prétexte est suffisant pour la police pour redoubler la répression.

Les flics gazent un détenu à bout portant avec une bombe au poivre, lui provoquant une crise d’épilepsie. D’autres détenus tentent de l’aider en demandant au poste de police du CRA une prise en charge médicale. La P.A.F. les envoie chier et les gaze à bout portant. Les flics évacuent le couloir et les envoient dans la cour de promenade, toujours sous les gaz et les coups. Par la suite, les flics les parquent dans une salle commune, pour mieux fouiller les cellules et les affaires personnelles ; gazage et tabassage continuent pendant ce temps dans la salle. Privés de repas, les détenus bouffent toute la soirée coups et gaz au poivre. Pris.es dans l’automatisme de leurs violences, les flics s’en prennent même à l’une des leurs. En effet, alors qu’iels lynchaient un détenu, iels ne remarquent pas qu’une de leurs collègues trébuche, et la tabassent donc (cheh !).

Ce soir-là, 5 personnes ont été embarquées en gav. L’une d’elles cherchait initialement de l’aide médicale auprès des flics. 6 personnes ont été emmenées aux urgences. Parmi elles, une personne qui a fait une crise d’épilepsie, une autre qui a eu un problème cardiaque suite à un coup de taser, une avec le nez cassé et une aux yeux brûlés. Sans compter les personnes qui ont perdu connaissance à cause des gaz et des coups, ainsi que le traumatisme psychologique causé par les violences inhérentes au quotidien des personnes prisonnières dans les CRA.

Merci Forum de ne donner aucune suite à cet événement. Sans doute cela fait-il partie de vos missions de « garantie des droits » que de laisser les détenu.es se faire violenter, sans autre réponse juridique et médicale que votre indifférence.

Cet épisode s’inscrit dans la logique répressive des centres de rétention, comme elle a été dénoncée par les détenu.es de Mesnil-Amelot, Vincennes ou encore Oissel.

Les CRA sont l’un des dispositifs qui participent à l’enfermement des migrant.es, indésirables, et à leur invisibilisation. Pensés pour expulser, les CRA sont l’un des visages des politiques racistes, anti-migratoires et répressives.

A bas les CRA, à bas les frontières, et soutien à toutes les personnes enfermées !

 

https://rebellyon.info/Gaz-matraque-et-gardes-a-vues-le-20261

 

TENTATIVE D’EVASION ET PUNITION COLLECTIVE A MESNIL

Après avoir appris son vol sur la feuille affichée la veille, un prisonnier du CRA de Mesnil a tenté de s’évader ce matin en passant par les toits. Les policiers l’ont arrêté après une heure trente de résistance ! Alors qu’il est blessé, il est depuis à l’isolement. Derrière, c’est le retour des punitions collectives avec blocage des parloirs et du coiffeur par les flics aujourd’hui.

En fait ce matin, je me suis réveillé pour aller prendre un café vers 7h. Y avait un mec qui avait essayé de s’évader. Il est monté sur le toit. Y avait un policier qui l’a vu qui a dit ouai y a un gars qui est monté sur le toit. Et du coup la police ils sont venus nombreux. Ils sont partis derrière lui. Après lorsque la police a commencé à parler avec lui, ils ont dit il faut qu’il descende. Après il a refusé. Il a dit si un policier essaie de le toucher il va sauter. Ils ont parlé avec lui pendant une heure et demi. Même les ERIS ils sont venus parler avec lui. Ils lui ont dit ouai tu sautes pas sinon ils vont tirer sur lui. Et ils ont attendu une heure et demi et il est descendu.

Quand il est descendu il était blessé. Il s’est coupé avec une lame de rasoir. Il s’est coupé tout seul. Après ils l’ont pris, ils l’ont menotté, ils l’ont ramené à l’isolement. J’ai essaye de voir avec un policier pour savoir où ils l’ont ramené. Ou soit ils vont le transférer. Mais pour l’instant j’ai aucune nouvelle de lui. Donc aujourd’hui les gens sont énervés par rapport à cette histoire qui s’est passée ce matin. Coup dur pour nous …

 

Et du coup là aujourd’hui ils nous ont tous punis. Ils ont dit parce que y en a un qui a fait une connerie on va tous nous punir. Parce que y a des problèmes, par rapport à l’histoire des visites. Et pour d’autres pour couper les cheveux aussi. Ils ont dit que si y en a un qui fait des bêtises tout le monde va prendre sa part. Là ils sont en train de punir tout le monde aujourd’hui.

Parce que chaque week end, samedi, dimanche, on a le droit de couper nos cheveux. La pour nous punir ils ont dit qu’il n’y a pas de tondeuses pour nous. Et comme c’est aujourd’hui, c’est passé aujourd’hui, ils nous ont puni, y a pas de tondeuse pour nous pendant plus d’une semaine.

Aujourd’hui c’est un peu dur. Même aujourd’hui ma famille est venue en visite et j’ai pas pu voir ma famille parce qu’ils ont dit qu’on était puni et tout ça. Et c’est pour ça j’étais pas bien aujourd’hui.

Toutes les visites ont été annulées. Après y en a certains ils vont là bas ils mettent le coup de pression aux policiers ils ont droit de faire la visite. Mais pour moi et tous les autres y a pas de visite.

C’est pour ça là on est en train de manifester. Par rapport à l’histoire des visites. En plus y a des problèmes avec la tondeuse ici. Du coup là on est en train de parler de ça.

« Eh ya la Gale au CRA 1 (de Vincennes) ! »

Depuis 3 jours au CRA 1 de Vincennes tout le monde se gratte. La gale est de retour. Peu de réaction des keufs pendant cette semaine, des queues à rallonge à l’infimerie… Peu de réactions pour aider à soigner les prisonniers, par contre elles et eux se protègent : gants systématiquement quand ils rentrent dans le batiment, nettoyage au complet de leurs locaux.

Pendant ce temps là les prisonniers demandent aux keufs de renouveler leurs draps et de faire laver leurs vêtements. Ca va mettre du temps avant que certains (puis de plus en plus en fonction de l’arbitraire appel au micro…) voient leurs draps se faire renouveler.

Pour les premiers changement de draps il aura fallu pas mal gueuler à l’intérieur.

Un copain enfermé au CRA1 de Vincennes en a parlé aujourd’hui à la radio (sur l’émission l’actu des luttes, 106.3 de 12h30 a 13h30 du lundi au vendredi). On remet le lien pour le replay quand c’est dispo.

Bref la police n’a pas changé, l’état non plus et les copains galèrent toujours un peu plus.

A bas les cra!