Encore un mort a la frontière: a bas les états et les frontières qu’ils produisent !

On relaye des nouvelles de la frontière Italienne:

 

Un autre mort. Une autre personne tuée par la frontière et ses gardes. Un autre cadavre, qui s’ajoute aux milliers de personnes mortes au large des côtes italiennes, sous des trains entre Vintimille et Menton, sur les chemins alpins qui mènent en France.
Derman Tamimou, 28 ans, originaire du Togo. C’est tout ce qu’on sait pour le moment du très jeune corps retrouvé allongé sur le bord de la route vers Briançon entre l’Italie et la France.
C’est le 4e corps trouvé dans cette vallée depuis que la France a fermé ses frontières avec l’Italie en 2015. Depuis que la police contrôle chaque bus, chaque train, chaque voiture à la recherche acharnée d’étrangèr.e.s. Et celleux qui ont la peau plus foncée, celleux qui ont un accent un peu différent, ou se trimballent un sac à dos de voyage, on les fait descendre et on les contrôle. Si tu n’as pas les papiers qu’ils considèrent valides, tu es ramené.e directement en Italie.
Souvent tu es victime de menaces et de vols de la part de la PAF (police aux frontières).
Le 7 février 2019, un corps a été retrouvé. Une autre personne tuée par le contrôle frontalier. Une autre vie brisée par ses uniformes qui patrouillent autour d’une ligne tracée sur une carte, appelée frontière. Tuée par des politiciens dégueulassent qui veulent protéger cette frontière.
Encore un homicide d’État. Parce que ce n’est pas la neige, ni le froid, ni la fatigue qui a tué des personnes dans ces montagnes. Les coupables sont tout autre. Ce sont les flics qui essayent tous les jours d’empêcher des dizaines de personnes de poursuivre leurs voyages pour l’autodétermination de leurs vies.
Ce sont les États et leurs gouvernements qui sont les vrais responsables et les vrais raisons de l’existence même des frontières.
Un autre corps, le 4e après Blessing, Mamadou et Ibrahim. Rage et douleurs se mèlent à la haine. Douleur pour une autre mort, une autre fin injuste. Rage et haine envers les véritables coupables de cette mort : les frontières, les différentes polices nationales qui les protègent, les États et les politiques qui les créent.
Contre tous les États, contre toutes les frontières, pour la liberté de toutes et de tous de choisir sur quels bouts de terre ! Abattons les frontières ! Organisons nous ensemble !

 

Pour se tenir au courant des infos à la frontière:

https://valleesenlutte.noblogs.org/post/category/infos-globales/

 

A bas les frontières !

Conversation avec des copines enfermées a Mesnil-Amelot !

L’état fait tout pour que la machine à déporter reste invisible. Les centres de rétentions et la violence qui y est quotidienne ne doit pas quitter ses murs.Des copines nous ont appelés du CRA2 de Mesnil-Amelot. Elles voulaient faire sortir un peu leur voix.

On relaye ici des appels du premier février.

Y a une des notres la. Elle a fait 45 jours. On s’attendait à sa libération. Vu qu’ils ont pas affiché son vol. On a pensé qu’elle allait être libéré.
Sauf que ce matin tôt les policiers sont venus dans les chambres. Ils criaient: « C’est elle? C’est elle? »Ils ont commencé à regarder les cartes. « C’est elle? C’est elle »?
Quand ils l’ont trouvé, ils l’ont pris: « Prépare tes affaires ! ». Elle a demandé a aller au toilette. On lui a dit non. Elle a demandé à aller se brosser les dents, on lui a dit non.
On lui a dit « Non, tu pars maintenant ! ». Elle a pleuré. ils l’ont attrapé.
Ca nous a fait mal.

Une autre prisonnière: « Nous nous venons de nos pays.Quand on nos attrape on nous ramène en ZAPPI, ça c’est pour suivre une procédure qu’on comprend pas. Après on nous amène ici. Ici c’est un endroit pour les gens qu’on attrape dans les transports aussi.On a suivi les procédures par respect. Malgré ça on te programme un vol, on te traumatise.
On nous donne pas le temps de bien parler au tribunal. L’avocat ça sert à rien. Ils t’ont attrapé avec un problème de papiers alors ils pensent qu’à ça.
J’ai très mal aux nerfs. On nous respecte pas ici. A tout moment ils rentrent dans la chambre.
Que sortes de la prière, que tu dormes ou que tu reviennes de la douche la police ouvre la porte.
Et pourtant on parle françai même? Personne ne viendrait volontairement dormir ici.
Tous les blancs qui sont en Afrique ils vivent bien? Moi je suis pas venu en bateaux. C’est leurs compagnies aériennes qui m’ont amené ici. Dans tous les aéroports il y a des contrôles et tout mais comment ça se fait qu’on arrive ici si on a pas le droit ?
Quand je repartie d’ici je serai plus entièrement pareil. J’ai mal aux nerfs.
Comme si nous on avait pas d’objectif, c’est pas parce qu’on parle pas qu’on les craint.
Il faudrait qu’on appelle cet endroit: Administration Penitentiaire avec Escortes.
Parfois ils sont violent. Il y a même un garçon ils lui ont tordu le bras parce qu’ils voulaient pas sortir parce qu’y avait le lavage. Ils sont venu le faire sortir de force. Il a le bras tordu maintenant.

La santé ça va.. sauf le moral.

Ca fait quelques jours qu’on nous appelle pas pour le réfectoire. Ca marche au bouche à oreille. Quand tu t’en rends compte et que c’est fermé ils veulent pas te faire manger. Ce matin y a eu fouille de la chambre et du corps intégral sans qu’ils donnent de raison.

 

Pour rappels des copines du même CRA avaient parlé dans une émission de l’Envolée, contre toutes les prisons il y a pas longtemps.

/https://abaslescra.noblogs.org/post/2019/02/04/emission-de-lenvolee-du-25-janvier-2019/

EMISSION DE L’ENVOLEE du 25 janvier 2019

Résumé de l’émission:

Comme tous les 4ème vendredi du mois, on se concentre sur les situations dans les centres de rétention.

L’émission revient sur le mouvement qui secoue les CRA en Ile de France et ailleurs depuis début janvier.

Lecture de nouveaux communiqués sortis de Mesnil Amelot.

Puis plusieurs copain.e.s téléphonent de l’intérieur pour parler des conditions de détention et de déportation au Mesnil, à Plaisir, puis de nouveau des prisonnières de Mesnil.

La lutte s’organise aussi à l’extérieur, avec des rassemblements, des parloirs sauvages et des collages organisés depuis quelques semaines.

EMISSION DU 25 JANVIER 2019