Surtout ne rien voir, ne rien dire, ne rien faire qui pourrait gêner l’Etat. Y’a pas à dire l’Assfam, l’association payée par l’Etat pour assurer un semblant d’accès au droit à l’intérieur des CRA, sait bien où sont ses intérêts. Et ils ne sont clairement pas du côté des retenus.
Le décès de M., retrouvé mort dans sa cellule du CRA de Vincennes le vendredi 26 mai après avoir été tabassé par les flics, le montre.
Lorsque nous avons appris la mort de M., l’Assfam a d’abord voulu nous le cacher en étant comme d’hab' »au courant de rien ». Comme d’hab’, car à chaque fois que nous les avons contactés pour évoquer des cas de violences policières ou médicales au sein du CRA, nous n’avons obtenu qu’une fin de non-recevoir.
Puis l’Assfam a cherché à se couvrir auprès de l’AFP. Parlant de M., la responsable de l’asso a expliqué qu’« il s’agit d’une personne que l’Assfam n’avait pas rencontrée depuis son placement en rétention car il ne s’est pas présenté dans nos bureaux lorsque nous l’avons sollicité pour lui présenter notre aide juridique et administrative ». Cette dernière n’a pas eu un mot pour M., pas un mot sur les conditions dans lesquelles sont enfermés les retenus.
Si M. n’est pas venu voir l’Assfam, comme elle le dit, c’est qu’à l’intérieur du CRA les retenus ont depuis longtemps compris que l’asso est complice de ce système d’enfermement et qu’au mieux elle ne sert pas à grand chose…
Ces derniers jours, plusieurs retenus ont cherché à porter plainte contre les flics. Mais ils ont vite compris que l’Assfam n’allait pas, une fois de plus, les soutenir. Un retenu s’est ainsi pris une vieille remarque moraliste : « Es-tu bien sûr de vouloir porter plainte ? Il ne faut pas mal parler à la police »…
Son patron, Jean-Marc Borello, est un pote de Macron. Il a participé au programme de 2017 et fait parti du comité pour préparer l’élection présidentielle de 2022.
Ce groupe, présent dans une multitude d’activités (santé, crèches…), s’est notamment spécialisé dans l’enfermement des jeunes : il gère des centres éducatifs fermés (CEF) et centres éducatifs renforcés (CER). Ces antichambres de la prison, à mi-chemin entre le foyer et la taule, sont présentées par l’Etat comme une alternative à l’incarcération. Il s’occupe aussi de structures pour sortants de prison et gère, main dans la main avec l’Etat, des milliers de places d’hébergement dédiées aux migrants.
A bas l’enfermement et leurs complices !
Justice pour M., feu au CRA de Vincennes et à tous les autres !