Appel à redécorer les boîtes d’interim : l’exploitation y en a marre ! Loi Darmanin y en a marre !

La simultanéité des attaques contre les droits sociaux (retraite, assurance-chômage) et le droit de circulation et d’installation (Lois répressives sur l’asile et l’immigration) n’est pas anodine ! Contre la Loi Darmanin, contre la casse des droits du travail et pour la liberté de circulation et d’installation.

On republie c’est article : https://paris-luttes.info/apppel-a-redecorer-les-boites-d-16894?lang=fr

Appel à redécorer les boîtes d’interim : l’exploitation y en a marre ! Loi Darmanin y en a marre !

L’intérim se fait un pognon de dingue sur le dos des travailleur.euses précaires. Y’a plus de 11 000 agences en France, alors fais-toi plaiz’ !!!

L’intérim participe à casser le droit du travail, à isoler les travailleur.euses, à briser les solidarités et les liens qui nous permettent de tenir face aux patrons.

Pour les boîtes qui font appel à des intérimaires, sur des missions courtes (allant de quelques heures à quelques semaines), c’est tout bénéf !

Elles profitent d’une main-d’œuvre dont les droits sont dégradés par rapport à ceux des autres salarié.es (ancienneté, mutuelle, primes, droits syndicaux, …), produisant des situations d’isolement au travail, sans aucune contrainte d’intégration pérenne dans les effectifs de l’entreprise. En cas d’accident ou de maladie professionnelle, ces boîtes s’en foutent et rejettent la responsabilité sur la société d’intérim. En somme, ces boîtes garantissent une main d’oeuvre disponible, adaptable et jetable pour les grandes entreprises.

Le système intérim permet aussi aux patrons de mettre la pression sur les salarié.es de leurs entreprises, pour leur faire accepter des conditions de travail toujours plus dégradées ou pour remplacer les grévistes par des intérimaires, comme nous pouvons le voir dans le mouvement social actuel. Le système interim c’est la casse de la grève et des luttes pour tout le monde !

L’intérim est devenue la modalité d’embauche n°1 des travailleur.euses précaires : plus de 3 millions de personnes en France.

En particulier, elles emploient massivement des travailleur.euses étranger.es, ayant un accès limité à l’emploi stable (discriminations a l’embauche, carrières hachées, études au pays peu valorisées en France, etc). Bien souvent, ces personnes sont envoyées sur les postes les plus risqués et ont des conditions de travail encore plus dures : heures supplémentaires non payées, manque d’équipement de sécurité…

Pour ces travailleur.euses, avec ou sans papiers, il est très difficile de refuser une mission, même en cas de blessure ou de maladie, ou de contester leurs conditions de travail sous peine de ne plus être appelé.es et donc ne plus taffer. A la pression de l’emploi et de l’argent, s’ajoute la pression du titre de séjour : est-ce que je pourrai obtenir une autorisation de travail si je ne réponds pas à une mission ? est-ce que je pourrai renouveler mon titre de séjour si je n’ai pas fait assez d’heures ?

En effet, le droit des étranger.es renforce la précarité des intérimaires en rendant leur accès à la régularisation encore plus difficile que pour les salarié.es. Il est prévu qu’il faut 5 ans de présence en France et 951 heures de travail dans l’année pour déposer un dossier en préfecture. Il faut aussi que la boîte d’intérim accepte de fournir les papiers nécessaires à la demande d’autorisation de travail. Autant dire que la plupart du temps, les boîtes d’intérim ne se compliquent pas trop la tâche avec de la paperasse et décident juste de ne plus faire appel à la personne qui sollicite leur appui. Tout ça permet aux patrons de rendre les intérimaires toujours plus dociles et exploitables, CQFD.

Non à l’exploitation des intérimaires et des étranger.es précaires sur les grands projets urbains !

Tous les grands projets démesurés et inutiles, comme les Jeux Olympiques ou le Grand Paris en Ile-de-France, sont des machines à fric pour les grands groupes de BTP (Bouygues, Vinci, Eiffage et compagnie). Si ce sont les grandes boîtes qui signent les contrats avec l’État, tous ces marchés sont ensuite en partie délégués à des plus petites boîtes, qui elles-mêmes sous-traitent à des boites d’intérim, qui embauchent massivement des personnes étrangèr.es, avec ou sans papiers.

Sur les chantiers, on recense un mort par jour travaillé, et on ne compte plus les blessé.es. Chaque année, 1200 personnes meurent au travail ou en y allant. Deux tiers d’entre elles sont des ouvrier.ères. Et un intérimaire a 2 fois plus de risque qu’une personne en CDI d’avoir un accident de travail. Sur les chantiers des JO et du Grand Paris, il y a eu depuis le début des travaux 4 morts et plus de 90 accidents du travail, dont une large partie concernent des intérimaires qui sont encore plus mis sous pression pour travailler toujours plus, à des cadences toujours plus élevées et avec peu d’équipements de protection.

Les grandes entreprises, via le système de l’intérim, exploitent ces travailleur.euses pour finir ces chantiers dans les délais et à moindre coût. Sans les boites d’intérim qui fournissent de la main d’oeuvre précarisée, ce sont des secteurs entiers (BTP, industrie, logistique…) qui ne pourraient plus suivre le rythme du capitalisme moderne : exploiter plus pour produire plus.

Ces boîtes tournent grâce aux travailleur.euses étranger.ères, avec ou sans-papiers, qu’elles exploitent puis jettent quand ça les arrange.

Lutter pour la régularisation inconditionnelle de tous.tes les sans papiers, c’est permettre à tous.tes d’accéder aux mêmes droits et de reprendre le pouvoir sur les patrons.

Loi Darmanin

La loi Darmanin (qui va surement se décomposer en plusieurs lois), visant à criminaliser encore plus les personnes étrangèr.es avec ou sans papiers, s’inscrit dans cette logique : par des menaces d’expulsions et d’enfermement toujours plus importantes pour les étrangèr.es qui refuseraient l’exploitation ou s’organiseraient pour obtenir de meilleures conditions de vies. C’est aussi une logique coloniale qui est à l’oeuvre : le.la bon étranger.ère seraient celui ou celle qui travaille là où l’État et les patrons l’ont assigné. Bref la volonté affichée est claire : plus de pouvoir aux patrons pour exploiter toujours plus.

FACE À ÇA, FAIS TOI PLAISIR, REDÉCORE LES BOÎTES D’INTÉRIM PRÈS DE CHEZ TOI !

GULARISATION DE TOUS.TES LES SANSPAPIERS ! VIVE LA GRÈVE ! À BAS L’INTÉRIM !

Affiches à télécharger