Au cra du Mesnil, l’infirmerie collabore avec les flics pour faire expulser une retenue

Au cra du Mesnil, l’infirmerie collabore avec les flics pour faire expulser une retenue

Une personne retenue dans la section féminine du CRA du Mesnil-Amelot raconte l’usage abusif fait d’un test PCR pour l’expulser, et un cas de rétention d’une copine enceinte, dont l’hôpital de Meaux avait décrété l’incompatibilité avec la rétention.

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Sabotons la machine à enfermer – GEPSA fait son business dans les CRA et les taules

Lundi 20 juin 2022 autour de 8h30, une trentaine de personnes ont envahi dans la bonne humeur le siège social de la boite Gepsa, à Saint-Denis. Un bâtiment qui abrite aussi des bureaux de Vinci, SNCF, ADP (aéroports de Paris), Engie…

Gepsa, c’est une des sales boîtes qui profite des centres de rétention administrative (CRA) et des taules pour se faire de la thune.

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CRA de Vincennes : « Le dimanche pendant l’heure du repas, on a été confronté à plusieurs tabassages par la police »

 

Les tensions continuent sur le sujet de la bouffe au CRA de Vincennes. Outre la qualité de merde des plateaux repas, les retenus sont obligés de dîner à 18h et n’ont pas le droit d’emporter leur assiette dans leur cellule. Fin mai 2022, il y a eu une grève pour protester et on a reçu des témoignages de plusieurs d’entre eux. Les voici.

Témoignage 1 :

« Du coup hier c’était l’heure du repas. Moi je venais prendre mon ticket pour prendre mon manger. Y’a un Arabe qui est venu, il a mis son manger dans le sac. Au passage, des policiers il lui ont pris son sac, ils ont regardé, ils ont jeté son manger. Donc toutes les personnes qui étaient là sur la table à manger ils se sont énervés, tout le monde a commencé à parler avec le policier. Le policier, il est venu directement, il a frappé le mec, il l’a bousculé vers une fontaine. Après il est tombé par terre, il a appelé ses collègues. Ses collègues sont venus, tous les détenus qui étaient là, tout le monde était énervé. On a dit : « Le gars il n’a rien fait ! il n’a rien fait ! pourquoi tu le pousses comme ça là ? ».

Après du coup les renforts sont venus, ils ont commencé à gazer les gens, y’avait des embrouilles partout, ils ont commencé à tabasser tout le monde. Du coup derrière y’a eu quelqu’un qui a mis du feu dans une chambre. Y’a un gars mineur qui va avoir sa majorité, il était dans la chambre, donc du coup y’a un mec qui est venu pour le sauver. Dans la chambre y’avait du feu, les policiers sont venus direct, ils pensaient que c’était lui qui avait mis le feu. Ils l’ont attrapé sur le coup, ils l’ont tabassé, l’épaule était déboitée. Donc il sont venus, ils ont gazé tout le monde dans le couloir, du coup les gens ils ont couru au dehors vers la cour centrale, ils ont fait sortir tout le monde. Ils étaient là à fouiller les gens, après ils ont pris encore 2 mecs arabes, ils les ont ramenés en isolement, ils les ont tapés là-bas dans la chambre, on entendait que les gars ils criaient.

À un moment ils nous ont compté pendant 30 minutes, ont était dehors, les policiers ils étaient là, ils nous regardaient, ils fouillaient les gens, donc du coup ils ont dit que tout le monde n’a qu’à rentrer dans la chambre. Après 2 heures, les gars ils sont libérés d’isolement, ils sont venus, ils étaient blessés de partout. Ils ont dit que y’a des mecs qui sont venus en cagoule, ils les tabassaient partout, qu’eux ils ne peuvent même pas reconnaître les gens qui les ont tapés. Du coup moi je suis venu dans la chambre, j’avais de la pommade, j’ai dit aux gens de mettre de la pommade. La nuit encore ils sont venus nombreux, nombreux, ils fouillaient dans toutes les chambres…

Cette nuit ils ont encore fouillé?

Oui ils ont fait des fouilles, du fait que les arabes ils ont dit qu’ils vont brûler, la nuit. Donc ils fouillaient dans la chambre. Y’a un mec qui a parlé, il dit avoir brûlé, ils ont giflé le mec arabe aussi, ils l’ont ramené en isolement pendant 5h là. Du coup y’a un mec qui s’appelle K., depuis hier il était en isolement, il n’est pas sorti. Ils sont venus dans sa chambre, ils ont pris ses affaires, ils l’ont amené en garde à vue.

On maltraite les gens, la nourriture n’est pas bonne. Quand on te sert à 18h t’es obligé de manger sur place, des gens qui sont obligés de garder le manger jusqu’à la nuit. Mais eux ils disent que t’es obligé de manger sur place. Donc les gens ils ont grevé pour ça, pendant 2 jours personne n’a mangé. Y’a des chefs qui sont venus nous voir, ils ont parlé que y’aura du
changement.

Les gens ils ont fait la grêve pour avoir le droit d’emmener la nourriture
dans les chambres c’est ça ?

Oui oui, on a grevé pour ça. Les chefs sont venus nous parler pour ça, pour dire qu’il y aura du changement, t’as le droit de mettre ton manger dans un plateau jetable et tu peux mettre dans ta chambre. Du coup, le mec, c’est ça qu’il a fait. Mais ce policier tout le monde le connait, il a même menacé quelqu’un de mort. Il a dit une fois à une personne « toi je connais là où tu
traines, si tu fais pas doucement je vais te tirer dessus ! ». C’est la même personne qui a poussé le mec. Il est connu ici par tous les détenus, il est agressif ce policier. Mais vraiment, on souffre, on souffre ici. Essayez de nous aider, on souffre. »

Témoignage 2 :

« On vient vous annoncer la situation qu’on traverse au centre de rétention administrative de Vincennes. En effet, le dimanche pendant l’heure du repas, on a été confronté à plusieurs tabassages par la police. Comme quoi, on n’a plus droit de garder le repas, et pourtant on leur a fait passer qu’on aurait faim après. C’est pas la première, ni la deuxième fois, on est souvent
confronté aux violences policières.

D’autres personnes se retrouvent en garde à vue puis en prison pour une injustice des fonctionnaires de police. Aujourd’hui cela nous rend amère et on se demande pourquoi on nous traite comme les animaux. On dort pas bien, le manger qu’on nous donne n’est pas à notre goût, juste pour nous détruire. Souvent, on nous oblige de prendre les médicaments qui nous
rendent fou, en nous disant que c’est du calmant. On vous prie de venir en aide, pour cette injustice, pour qu’on puisse retrouver notre liberté, avoir un bon métier. »