Depuis des années La Poste collabore avec l’État en dénonçant les personnes qui n’ont pas les bons papiers aux flics. Dernièrement, c’est dans une agence de Champigny-sur-Marne qu’une personne s’est faite balancer. Samedi, nous y sommes allé.e.s pour afficher La Poste, mais aussi toutes les entreprises qui font tourner la machine à expulser !
Pour réagir face aux pratiques de collabo de La Poste et les visibiliser on est plusieurs personnes à être allées à Champigny le samedi 1er juin au matin. On a collé des affiches (voir liens pdf ci-dessous) sur deux Poste de la ville, tendu une banderole devant l’une d’elles et tracté le texte ci-dessous. De manière générale les gentes étaient très réceptif·ive·s : beaucoup étaient choqué·e·s, voulaient en savoir plus sur ce qui s’était passé, ce qu’on peut faire contre ça, etc. Après avoir lu le tract, une personne est d’ailleurs allée embrouiller un employé de La Poste au guichet en lui demandant qu’est ce que c’était que cette histoire. Embarrassé, il est allé chercher le directeur. Ce dernier a clairement exprimé son positionnement en répondant que l’employé de La Poste qui avait balancé la personne n’avait fait que respecter la loi. On se demande bien de quelle loi dégueulasse il parle, mais surtout on s’en fout complètement qu’il y ait une loi ou pas pour justifier sa collaboration à la machine à expulser en balançant les gentes aux flics.
Tract :
« À La Poste, la galère pour une personne sans-papiers ne consiste pas seulement à ouvrir un compte, mais aussi à ne pas se faire balancer aux autorités par les postiers. C’est ce qui s’est passé tout récemment à La Poste de Champigny, dans laquelle un employé zélé à décidé de balancer une personne sans-papiers en appelant les flics durant le laps de temps où elle est sortie retirer de l’argent. Quand elle est revenue à La Poste, la police l’attendait et l’a arrêtée : elle a fini en CRA (centre de rétention administrative = prison pour étranger·ère·s).
Au guichet de La Poste comme de plein d’autres structures, les sans-papiers doivent faire face à des « citoyens vigilants » qui, parfois sur consigne de leurs supérieurs, parfois juste parce qu’ils sont racistes, n’hésitent pas à les dénoncer aux flics. Cela s’inscrit dans un système plus large de collaboration avec la machine à expulser de la part de différentes entreprises. Tout un tas de structures difficilement évitables dans la vie courante (banques, transports en commun, etc.) collabore quotidiennement.
Quand une personne sans-papiers se fait balancer, elle est enfermée en CRA jusqu’à 90 jours avant d’être expulsée par avion. Les CRA sont des lieux de violence et d’humiliation quotidienne où plus de 40 000 personnes sont emprisonnées chaque année. Pour l’État, si l’on n’a pas les bons papiers (que lui seul peut donner) cela lui suffit pour enfermer et expulser.
À bas l’État, ses collabos comme La Poste, et ses frontières ! »