Grève de la faim au bâtiment des femmes du CRA du Mesnil-Amelot

L’année 2023 vient de commencer au CRA du Mesnil Amelot. Qui dit nouvelle année, dit nouvelles règles, à ce qu’il paraît. On le sait depuis longtemps, les keufs en CRA décretent leurs propres règles, selon leurs envies. Cette fois, la brigade de jour du CRA du Mesnil Amelot à pris une résolution pour cette nouvelle année : rendre le CRA encore plus invivable (parce qu’un CRA pourrait être vivable ? Non, jamais, et c’est bien pour ça qu’il faut tous les crâmer).

On vous partage donc ici le témoignage d’une retenue qui explique les agissements nouveaux de cette brigade perçue par les retenues comme étant infecte tant elle est raciste et injuste avec les retenu.es. Et la réponse des retenues, qui ont décidé collectivement et unanimement de se mettre en grève de la faim.

Hier les flics sont venus nous dire qu’on devait changer de chambre de force, mais nous on veut pas, parce qu’on veut rester avec les personnes avec qui on s’entend bien, on veut pas être dans la chambre avec des gens qu’on connaît. Ils ont vidé toutes les chambres pour nous fouiller et nous forcer à bouger. Les flics nous parlent trop mal, ils sont trop racistes. Il y a des filles qui pleuraient et qui étaient très énervées. Les flics prétextent qu’on doit être que 8 par bâtiment, si jamais il y a un feu ils ont besoin de savoir combien on est, et aussi ils ont dit qu’ils devaient faire de la place pour les nouvelles personnes qui vont être ramenées au CRA. Mais nous on veut pas qu’ils décident pour nous. On a décidé de faire la grève, presque personne a mangé au réfectoire le soir. On a été voir la Cimade qui nous ont donné du papier pour qu’on écrive un communiqué. En plus, les flics sont hyper méchants avec nous et racistes, ils nous provoquent tout le temps. Le soir il nous ont mis la pression, ils nous appellent plein de fois au haut-parleur mais on a pas été. Il y a une policière du greffe qui est hyper raciste elle nous a dit « je m’en fous si vous mangez vous allez mourir de faim c’est pas mon problème ». Aujourd’hui, quelques filles ont été mangé parce qu’elles étaient trop fatiguées et faibles mais beaucoup ont continué la grève. On va voir ce qu’il se passe les prochains jours, on a demandé un rendez vous avec la direction du centre et le chef de la police pour parler des problèmes et on attend de voir.

On vous partage ici le communiqué qu’elles ont écrit:

 

Nous les femmes retenues du CRA 2, souhaitons vous informer de nos difficultés et de nos demandes : Le matin, les policiers rentrent dans les chambres violemment, ils prennent nos affaires (serviettes de toilettes, habits etc…) pour tout mettre à la fouille. Ensuite il faut aller à la fouille pour se changer, alors que les policiers disent que la fouille n ‘ouvre qu’une heure le matin, et qu’ils n’ont pas le temps de voir tout le monde. Nous ne pouvons même pas garder une rechange. Nous souhaitons pouvoir garder nos affaires dans les chambres. Les policiers hommes fouillent nos affaires, alors qu’il s’agit d’affaires privées. Ils rentrent très violemment dans les chambres, sans toquer à la porte, comme une perquisition. Parfois les policiers jettent les affaires par terre. Parfois lors du ménage, les policiers rentrent dans nos chambres pendant que l’on est pas là, et fouillent nos affaires, que l’on retrouve dérangées et parfois par terre. Lors des repas, parfois il y a des esclandres, des personnes qui crient et les policiers soit les laissent crier, soit prennent parti dans la dispute. Parfois certains policiers parlent de nous entre eux, devant nous, assez proche pour que l’on puisse entendre. Nous souhaitons que toutes ces violences cessent. Parfois les personnes bilingues, notamment franco-arabe, sont sollicitées pour faire de l’interprétariat et de la médiation entre les personnes. Lorsqu’il y a des disputes violentes, ou lorsque les personnes sont malades et tentent d‘appeler à l’interphone, soit depuis les bâtiments, soit depuis la grille de la cour, personne ne nous répond. Nous souhaitons que les policiers répondent aux sollicitations via l’interphone. Ce matin, le 7 janvier, on nous a annoncé que toutes les cellules allaient être redistribuées en fonction des numéros de PV sur nos cartes. Nous souhaitons pouvoir rester dans les cellules que nous occupons déjà, pouvoir nous réunir par affinité. Le fait de partager des moments entre nous, lorsque nous parlons la même langue, c’est parfois la seule chose qui nous fait tenir psychologiquement. Nous souhaitons pouvoir rester dans les cellules que nous occupons en ce moment. C’est toujours la même brigade avec qui nous avons des problèmes. Nous nous mettons en grève de la faim à partir d’aujourd’hui, tant que nos demandes ne sont pas prises en compte.

Les retenues du CRA 2.

Entre ce week-end et le moment où on écrit, malheureusement la plupart on arrêté la grève. Mais certaines continuent à arrêter d’aller au réfectoire les jours où cette brigade de jour travaille, en signe de protestation et pour éviter de les croiser.

Alors on hésite pas à leur téléphoner aux cabines en signe de solidarité et pour leur donner de la force.

Force à elles, et à bas les CRA ! 🔥

PS: le numéro de la cabine en zone femmes c’est : 01 60 54 16 48 / 01 60 54 16 47 / 01 60 54 16 46