Les discours sur les « crises migratoires » répétées sont un grand classique des politiciens et des journaux italiens et européens. Ces récits servent à justifier la répression et l’exploitation des migrant·es sur le sol européen. Concrètement, l’exploitation et la répression raciste sont soutenues au niveau national par une production législative de décrets-lois, et au niveau supranational, par la rédaction incessante de traités et d’accords. La présence croissante de frontières militarisées, de flics et de prisons pour les sans-papiers est l’implication concrète de ces politiques.
La « crise de Lampedusa » de ces derniers mois, qui a vu des milliers de personnes bloquées dans une sorte de prison sur l’île, semble avoir accéléré certaines tendances dans la gestion italienne des migrations et des frontières. Ce texte veut essayer de s’attarder sur certains changements récents (surtout d’un point de vue législatif), afin de donner un petit élément d’analyse à ceux·celles qui luttent contre le racisme d’État, ses prisons et ses frontières. En particulier, nous tenterons de retracer les derniers développements concernant le rôle de Frontex en Europe ; les tendances dans certains pays européens sur la question de la retention administrative et des déportations ; et les derniers décrets en Italie.
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