Violences policières au CRA de Vincennes : les retenus empêchés de porter plainte

Suite à la mort de M., tabassé par le flic vendredi 26 mai au centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes, plusieurs affrontements ont lieu entre les keufs et les retenus, qui ont décidé de lutter collectivement pour que la mort de M. ne passe pas sous silence. Une forte répression a suivi pour les faire taire et casser la dynamique de révolte. Après ces tabassages, des retenus ont tenté de déposer plainte pour dénoncer ces violences policières. Mais tout est fait pour les en empêcher : même quand un prisonnier meurt, ses camarades n’ont droit qu’à fermer leurs gueules.

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DIMANCHE 28 MAI 15h30 : APPEL PUBLIC À MANIFESTER DEVANT LE CRA DE VINCENNES (RDV au RER DE JOINVILLE LE PONT)

Au CRA de Vincennes, la police tue, la police assassine

Vendredi 26 mai, un retenu du Centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes,a été retrouvé mort au petit matin par son compagnon de cellule. Il s’était fait tabasser la veille et l’avant veille par les flics.

« Cela faisait une semaine qu’il était malade, qu’il demandait à aller à l’hôpital. L’infirmerie refusait et lui disait juste de prendre des dolipranes. Ici c’est comme ça. T’es jamais bien soigné. Pour voir un médecin, t’es obligé de gueuler, de te mettre en grève de la faim », explique un retenu.

« Les keufs l’ont tapé, tapé. Ils l’ont mis à l’isolement et là tu sais comment ça se passe. Il n’y a pas de caméra et les flics te frappent, te frappent… », poursuit-il.

Les flics l’ont ensuite ramené dans sa chambre jeudi. « Le soir, il avait du mal à respirer. Il me disait qu’il allait mourir. Il avait du mal à manger car ils lui ont cassé des dents. J’ai été à l’infirmerie pour lui, mais ils ne se sont pas déplacés, ils n’ont pas voulu venir le voir. Cela faisait un mois que je le connaissais, on s’entendait bien », raconte un autre retenu du CRA.

Les pompiers, dont l’accès au centre est régulièrement empêché par les flics, n’ont pas réussi à le réanimer. Les flics ont pris ses affaires, son téléphone et commencé à dire qu’il était mort d’une overdose. « Ils vont tout faire pour faire croire que c’est pas à cause d’eux. Mais nous on sait ce qui s’est passé », explique un autre retenu. Dans ce qui est l’un des plus grands centres de rétention de métropole, l’impunité des keufs est telle qu’ils ont ensuite continué à provoquer les retenus.« Ce matin, nous on pleurait et la police rigolait ».

Quant à l’Assfam (Association service social familial migrants), l’association payée par l’Etat pour assurer un semblant d’accès au droit et justifier ses pratiques d’enfermement, elle nous a d’abord caché le décès en n’étant comme d’hab’« au courant de rien ». Même rengaine du côté de l’infirmerie du CRA, à qui nous avons régulièrement affaire pour de nombreux refus d’accès aux soins et de violences médicales.

La nouvelle de cette mort s’est rapidement propagée dans tout le CRA. Après ceux du bâtiment 1, ce sont les retenus des bâtiments 2A et 2B qui se sont immédiatement mis en grève de la faim. En fin d’après midi, des affrontements ont eu lieu entre les retenus du 2B et la police. Plusieurs personnes ont été blessées par les keufs, quatre ont été emmenées à l’isolement et deux ont décidé de se mutiler.

Un premier rassemblement de soutien a eu lieu vendredi en fin de journée. Environ 70 personnes ont gueulé contre les CRA, la PAF (police aux frontières) et les keufs en défilant le long des bâtiments afin de donner de la force aux personnes enfermées. De l’autre côté des murs et des barbelés, ça criait aussi.

Puis dans la nuit des tags « Vengeance pour M, tué par les flics au CRA de Vincennes », « CRA Assassin », « Vincennes – Plaisir, CRA en feu, keufs au milieu » ont fleuri sur les murs autour du CRA de Plaisir.

Ce n’est pas le premier mort en CRA, et il y en aura d’autres tant que les CRA existeront.

Tous les jours les retenu·es en CRA subissent la violence de l’enfermement et le stress d’une probable expulsion. Tous les jours, ils et elles subissent le racisme et les violences psychologiques, physiques et sexuelles des flics. Tous les jours ils et elles sont maltraité·es par l’équipe médicale.

Que brûlent les CRA, les frontières et la PAF avec.

RDV À 15H30 DIMANCHE 28 MAI DEVANT LE RER DE JOINVILLE-LE-PONT pour soutenir la révolte

RÉUNION PUBLIQUE de l’Assemblée contre les CRA d’île-de-france, le mercredi 31 mai à 19h, place de la réunion à Paris.

« Pire qu’un raciste » : la violence policière dénoncée par un retenu du CRA du Mesnil-Amelot

Un retenu du CRA du Mesnil-Amelot dénonce les humiliations et violences policières subies dans le centre, et le refus de soins suite aux violences subies. Loin d’être un cas isolé, ce témoignage fait état des violences systémiques autour desquelles ces lieux d’enfermement pour étranger.es se structurent.

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