Grève de la faim au CRA 1 de Vincennes !

Suite aux révoltes d’hier dans les CRA de Vincennes et du Mesnil-Amelot, les prisonniers du CRA 1 de Vincennes ont entamé ce midi une grève de la faim ; ils sont en colère et dans l’incompréhension face à l’absence de réaction de l’administration du CRA. Voici leur témoignage. 

"C'est suite aux multiples cas covid que nous avons eu hier (4 tout au long de la journée, plus 1 en soirée). Le fait de ne pas avoir eu d'explications, d'apaisement, de l'administration du CRA, c'est de la colère pour tous les retenus.

Dans l'idée on voudrait bien d'un dépistage massif mais en fait on a peur que ça facilite les éloignements pour l'administration.

On part donc plus sur une revendication de libérations !

On n'a pas de nouvelles des cas covid qui sont à l'isolement.

Pour la grève de la faim, on est majoritaires ! une seule personne n'a pas voulu suivre. Le réfectoire a ouvert à 12h, et là le mouvement est lancé, personne ne mange.

Il n'y aucune compassion de l'administration du CRA pour notre sort, elle ne cherche pas à savoir pourquoi il y a grève de la faim, pas d'explications, pas d'apaisement comme je disais, rien. Pas de compassion."

Un autre prisonnier a ensuite témoigné en anglais, sur le gros problème que pose le coronavirus dans le CRA et le manque de respect de la part de la police à l'intérieur, qui fait ce qu'elle veut des prisonnièr.es. Il a demandé de l'aide et que les journalistes viennent voir ce qu'il se passe à l'intérieur.

Les prisonnièr.es dans les CRA se rebellent, soyons solidaires ! Appel pour une réunion publique samedi 23 janvier

Depuis plusieurs mois la situation dans les centres de rétention administrative (CRA, prisons pour sans-papiers) est encore plus pourrie que d’habitude.

Les centres sont blindés, tous les jours les prisonnièr.es risquent de tomber malades, et le suivi médical est inexistant. Il y a moins d’expulsions, mais il y a toujours des expulsions ! Si moins de personnes sont expulsées actuellement, c’est notamment grâce à des pratiques de résistance massive : pour être expulsé.e vers pas mal de pays, il faut faire un test covid, ce que les retenu.e.s refusent souvent.
Pour punir celleux qui n’acceptent pas de se faire tester, les flics les emmènent systématiquement en garde-à-vue, et les juges les condamnent souvent à des peines de prison. Il est aussi de plus en plus fréquent qu’une personne qui a passé 90 jours en rétention (le maximum légal) soit mise en GAV puis de nouveau placée en rétention : dans le CRA de Mesnil-Amelot, pas mal de prisonniers sont en train de redoubler leurs 90 jours. Six mois emprisonné.e.s dans une sale prison, pour ne pas avoir les « bons » papiers et pour refuser de se faire expulser ! 

Pour lutter contre tout ça, hier mercredi 20 janvier, les retenus du CRA3 de Mesnil-Amelot se sont révoltés. Deux bâtiments ont cramé, c’est énorme ! Les flics ont dû appeler les renforts, apparemment certains prisonniers ont été hospitalisés et une dizaine d’autres ont été interpellés.
Quelques heures plus tard, une révolte démarre dans le CRA de Vincennes aussi. Hier soir, les prisonniers du CRA1 ont découvert qu’au moins 4 personnes sont positives au covid, et ont décidé de protester contre les conditions sanitaires pourries et le fort risque de contagion. Pour ça, ils ont refusé collectivement  de rentrer dans les cellules pendant presque deux heures, en résistant aux pressions des keufs. Voilà leur témoignage collectif, de mercredi soir.

On est enfermés au CRA de Vincennes

y'a plusieurs cas de Covid

la maladie est dans notre bâtiment

on sait pas comment faire on a besoin d'aide extérieure

l'extérieur doit voir ce qui se passe ici

parce qu'on est maltraités

on est en train de mourir tout doucement

on ne sait plus qui a le corona qui ne l'a pas

tout le monde est sorti dans la cour et on a fait du bruit

Y'a des flics partout, ils ont appelés les renforts

mais les flics ils évitent de nous approcher. Ils ont peur.

il faut qu'on ferme tous les centres !

Les flics, les juges et les préfectures ont décidé que la vie des personnes sans-papiers ne vaut rien. Mais dans les CRA et à l’extérieur, les résistances contre un destin marqué par l’exploitation, l’enfermement et la menace constante d’expulsion sont en fait quotidiennes. Parfois, ces résistances prennent la forme de la révolte collective.

Soyons solidaires avec les prisonniers et les prisonnières qui se rebellent !

Pour soutenir les révoltes et pour continuer à lutter contre les centres de rétention, l’assemblée contre les CRA PARIS-IDF appelle à une RÉUNION PUBLIQUE :

SAMEDI 23 JANVIER, à 15H
à Mécasolid, au 161 rue Etienne Marcel, Montreuil – Metro Robespierre.

Destruction des CRA ! Liberté pour tou.te.s !

Les tests covid, un nouvel outil de criminalisation, ou comment l’Etat réussit à doubler le temps de rétention…

Alors que l’Etat entasse les étranger.es dans les centres de rétention administrative (CRA) sans tenir compte d’aucune précaution sanitaire (chambres blindées, pas de masque, pas de gel hydroalcoolique), certain.e.s, forcément inquiet.e.s que la maladie se répande, souhaiteraient se faire tester, sans succès… Tandis que d’autres, pour que la France puisse les expulser, se retrouvent forcé.e.s à le faire. Le refus de test s’est donc répandu parmi les prisonnier.es comme moyen de résistance aux expulsions.

Criminaliser le refus de test pour enfermer plus longtemps
La crise sanitaire ne permet pas à l’Etat d’expulser autant qu’il le voudrait car certaines frontières restent encore fermées. Les préfectures utilisent donc les refus de test pour prolonger l’enfermement jusqu’à qu’elles puissent reprendre les expulsions

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