De la même manière que les peines alternatives pour le pénal, les assignations à résidence permettent à l’Etat de continuer à priver de liberté plus de personnes, renforçant l’enfermement et le contrôle en dehors des murs des CRA*.
C’est ainsi qu’à la fin des 90 jours de CRA – la période maximale d’enfermement – il arrive de plus en plus souvent que des retenu.es sortent avec une assignation à résidence. Cette mesure, prise par la préfecture, permet aux flics de les garder sous surveillance le temps de continuer à préparer leur expulsion.
Les retenus découvrent cette assignation à résidence le jour de leur sortie du CRA, comme certains ont appris à leur levée d’écrou qu’ils partaient en centre de rétention…
« Moi j’ai fait 90 jours en CRA. A la fin je suis allé à la greffe, la policière m’a dit : « Vous êtes assigné à résidence, vous devez aller signer à Paris entre 11h et 12h, de lundi à jeudi, pendant 45 jours, renouvelables », explique un prisonnier du CRA du Mesnil Amelot.
Un autre à Vincennes raconte : « après 90 jours à être enfermé, ces batards ils m’ont mis un pointage. Quand je suis parti ils m’ont donné un papier disant que je devais signer 3 fois par semaine dans un commissariat qui est hyper loin de chez moi ».
Devant cette pratique, on s’est dit qu’il était important que les prisonnier.es et leurs proches sachent en quoi consiste l’assignation à résidence pour qu‘iels puissent s’y préparer. On a donc rédigé ce petit texte à diffuser à l’intéreur et à l’extérieur des CRA.
Continuer la lecture de « Taule, CRA, assignation à résidence… l’enfermement sans fin »