Violences policières et refus de soin : le quotidien au CRA de Vincennes

Après la mort de M., tabassé par les flics du CRA, les violences policières et le refus de soin ont continué voire se sont intensifiés. Mais y a rien de nouveau : tout le monde le sait à l’intérieur que les infirmiers et les médecins bossent ensemble avec les keufs (à Vincennes comme ailleurs). D’un côté, les flics humilient, maltraitent, tabassent et isolent encore plus les enfermé.es. De l’autre côté, le « personnel soignant » fait de son mieux pour cacher les violences policières et pour remettre les retenu.es à leur place, en les laissant affaibli.es et blessé.es ou en les cachetonnant. Le plus important c’est que les retenu.es ne se révoltent pas.
Face à cette chouette entente entre la flicaille et l’infirmerie, il reste fondamental d’afficher ces collabos et continuer à faire sortir la parole des enfermé.es. A bas les CRA !

« Le même jour de la mort de M, j’étais parti dans les toilettes et j’ai glissé, j’ai cassé mon épaule droite, je suis parti avec mon coloc de cellule en infirmerie, ils m’ont dit que l’épaule était cassée, qu’il faut m’emmener en urgence à l’hôpital. J’ai attendu 40 minutes dans la cour, les policiers m’ont appelé et m’ont fait attendre encore. Le chef du CRA est arrivé et a dit « Fais pas le con, tu vas pas t’enfuir comme ça « , et j’ai dit « Comment ça, mon bras est cassé ! »

Là ils m’ont menotté, on m’a mis dans une voiture derrière, j’ai mal et je les calcule pas. On arrive vers Châtelet, Hôpital dieu, ils me demandent de descendre, mon épaule me faisait tellement mal ! J’arrivais pas à descendre de la voiture, une fois dans l’hôpital l’infirmière m’appelle pour me dire que je suis faible, que j’avais pas mangé etc. On me donne un truc à manger, je demande un verre d’eau aux policiers, j’arrive pas à le jeter à cause du bras cassé et je rate la poubelle, les keufs commencent à s’énerver, ils disent « T’abuses là, tu nous manques de respect là », et un policier commence à me tirer le bras, je crie très fort mais ils me plaquent au sol. Ils m’emmènent dans une salle en me tenant par les pieds et par les bras. Je faisais que crier « Mon bras mon bras ! », tout le monde était choqué dans l’hôpital.

On me ramène dans une salle et on me met au sol. Un policier met son coude sur l’épaule cassée, et l’autre met son pied sur moi. L’infirmière était là, elle a rien fait, elle regardait et après elle a commencé à me demander si je l’entendais. Après le médecin est arrivé et m’a fait une radiographie : le bras était bien cassé, mais on m’a donné que des trucs contre la douleur. On m’a ramené comme ça au CRA. C’est les autres retenus qui m’ont donné des trucs pour me protéger le bras.

Jusqu’à l’autre nuit quand je suis tombé du lit sur l’épaule et j’ai commencé à crier. La police est arrivée et a commencé à se moquer de moi. Finalement on me ramène à nouveau à l’hôpital. Tu sais les infirmières qui travaillent ici travaillent là-bas aussi, sont ensemble. J’ai reconnu l’infirmière à l’hôpital, elle m’a rien donné, que des antidouleurs. Ils bossent avec eux (la police), ils ont pas donné la radio à l’Assfam, du coup là je peux rien faire.

Sinon ici ça se passe très mal. Les policiers sont très violents, même il y a quelques jours un vieux s’est fait tabasser par les flics, et hier une autre personne s’est fait tapée et après envoyée en isolement. »