Les retenus du bâtiment 2 du CRA de Vincennes ont commencé une grève de la faim jeudi soir. Ils protestent contre les allers-retours CRA-taule, les coups de pressions des flics… Nous publions ici le témoignage de l’un d’entre eux.
« Depuis hier soir on fait la grève de la faim. Ici il y a des personnes qui doivent faire un test pour voyager, si tu refuses le test 3 fois, tu vas en garde à vue, et après la juge t’envoie deux ou trois mois en prison, tu en fais un mois puis ils te renvoient ici au CRA. Ce truc des 90 jours maximum que tu peux passer ici ça n’existe plus. C’est un cercle vicieux qui se termine jamais. La grève de la faim c’est pour ça qu’on la fait, on est plein à avoir une famille, des enfants dehors, on a toute notre vie ici. La façon dont les flics nous traitent est inhumaine. Ca fait 4 nuits de suite qu’ils déclenchent l’alarme à 3h du matin, quand tout le monde dort, c’est pour nous provoquer, c’est pour nous pousser à ce qu’on fasse quelque chose et qu’ils puissent tous nous frapper, parce qu’eux ils viennent avec cette intention de frapper. L’alarme est super forte, ça t’abime les oreilles, l’explication qu’ils donnent c’est que c’est contre la fumée mais ici tout le monde fume partout et l’alarme ne s’est jamais déclenchée pour ça.
Ce matin à 5h du matin, les flics sont venus prendre une personne, un Tunisien, je ne sais pas où ils l’ont emmené. Ils ont commencé à frapper sur les portes avec leurs bâtons, à réveiller tout le monde, ils sont fous. Ils l’ont emmené comme un chien, il dormait dans sa chambre et ils l’ont pris comme une marionnette, ils frappaient aux portes et réveillaient tout le monde, ils ne l’ont même pas laissé prendre ses affaires, se laver le visage, prévenir sa famille. Ils ont commencé à le frapper, nous on est des humains alors normal si quelqu’un se fait frapper tu essaies de le défendre, donc on a essayé de crier et qu’ils arrêtent de le frapper, alors ils ont sorti leurs matraques téléscopiques et ont commencé à frapper tout le monde.
La grève a commencé hier et elle va continuer, on est entre 50 et 60 personnes dans le bâtiment 2A, personne ne mange. Les policiers sont nerveux, ils insultent tout le monde, ils frappent les gens sans raison, ils arrivent prennent quelqu’un et le frappent, ils cherchent à nous provoquer pour pouvoir nous frapper. C’est très fort ce qu’il se passe, s’il vous plait informez les gens là-dessus. »