Cela fait des décennies que l’État a mis en place une machine à déporter qui repose sur différents dispositifs : tri entre étranger.e.s, enfermement et contrôle massif via des « des centres d’accueils »,fichages, rafles et placements dans des prisons pour étranger.e.s (appelées CRA, Centre de Rétention Administratif).
La menace de l’arrestation permanente sur un simple motif administratif envoie un message clair à toute une partie de la population :
ferme ta gueule, on veut pas de toi !
Depuis plusieurs années aussi, les dispositifs du PRADHA (programme d’accueil et d’hébergement des demandeur.se.s d’asile), CADA (centre d’accueil pour les demandeur.se.s d’asile ) ; CAO (Centre D’Accueil et D’Orientation), CAES (centre d’accueil et d’examen des situations) ; etc. se multiplient et permettent de toujours plus ficher, interner et contrôler les copain.e.s demandeu.r.ses d’asiles.
Pour les copain.e.s dont les papiers ne sont pas reconnus par l’État et pour celle.ux dont les demandes d’asile sont refusées, en cas de contrôle ou d’arrestation, le risque c’est le CRA et au minimum une OQTF (obligation à quitter le territoire) qui te maintient sous la menace du CRA pendant au moins un an !
Un CRA, c’est une prison administrative pour étranger.e.s, donc pas besoin d’un juge au pénal pour t’y mettre. Pour le moment, c’est 45 jours pendant lesquels la police peut te déporter à tout moment. En janvier ça passera à 90 jours : trois mois. Trois mois pendant lesquels tu peux te faire déporter de force, violemment avec quasi pas d’affaire, où tu es enfermé.e et entouré.e de keufs. Trois mois pendant lesquels tu ne peux pas gérer tes affaires, où tu peux perdre ton travail puis ton appart parce que tu ne peux pas payer ton loyer ! Trois mois sans accès aux soins.
Les déportations se font de manière violente : copaine.e.s, attaché.e.s et caché.e.s voire bâilloné.e.s ou drogué.e.s. Les flics de l’escorte essaient de les faire passer pour des criminel.le.s ou des terroristes auprès des passager.ère.s pour empêcher les élans de solidarité.
Parce que l’État veut invisibiliser la machine à déporter et le contrôle social qui est derrière, notre réaction c’est de faire sortir
la parole des copain.e.s à l’intérieur des CRA et de lutter à leurs
côtés depuis l’extérieur !
C’est pour ça qu’on diffusera autant que possible ces paroles et des nouvelles des CRA en IDF. Mais aussi pour que les copain.e.s de l’intérieur puissent se transmettre des outils de luttes, rester en
contact, se soutenir même après un transfert…
On en parle dans une émission de radio :
le 4e vendredi du mois sur FPP à 19h Radio 106.3, l’émission l’Envolée contre toutes les prisons parle des prisons pour étranger.e.s