Un nouveau récit de violences policières à Vincennes

Le 26 mars 2019 à 16h40, j’étais en promenade en haut, j’ai retrouvé un algérien qui m’a dit « il y a une fouille dans votre chambre ». Je suis descendu en promenade. J’ai trouvé les policiers qui allaient entrer dans les chambres. Le monsieur avec qui je partage la chambre était dans la douche quand je suis entré, je l’ai trouvé dans la douche en train de s’habiller, la porte de la douche était ouverte par les policiers. Du coup ils ont commencé à fouiller la chambre, ils ont commencé par mon lit, je les ai laissés faire tranquillement le policier m’a dit « est-ce que je vais retrouver des lames? Du shit? » j’ai dit « non allez y vous allez rien trouver, vous pouvez fouiller comme vous voulez ». Il a très bien fouillé mon lit, la personne avec qui je partage la chambre a fini de s’habiller du coup ils ont lu une phrase : « j’ai le droit d’être respecté monsieur le flic » car la dernière fois ils n’ont pas laissé entré ma copine car elle a dix huit ans dans cinq jours. Ils ont demandé quelqu’un de majeur avec elle. Elle a appelé sa copine qui est venue tout de suite et elles sont venues me rendre visite normal. La fois d’après quand elle est venue avec la même copine ils ont dit qu’elle ne peut pas rentrer car ils ont dit il ne faut pas avoir n’importe quel majeur il faut avoir l’un de ses parents.

La première fois elle a oublié son téléphone, la visite passée je l’ai récupéré et mis au coffre je voulais le récupérer au coffre. A la deuxième visite j’ai demandé au policier pourquoi ils n’ont pas laissé rentrer, j’ai dit « s’il vous plaît laissez la rentrer je veux la voir » il a dit « va voir avec mon collègue s’il la laisse rentrer je la laisse rentrer », l’un m’envoie vers l’autre. j’ai demandé pourquoi la fois passée elle est rentrée et là pas rentrée alors que c’est le même cas, j’ai demandé « est-ce-qu’il y a une loi pour le mercredi et une loi pour le vendredi? »

Le responsable du coffre a dit « on fait ce qu’on veut, on est chez nous t’as pas le droit de réclamer » il m’a demandé de signer quand j’ai récupéré le téléphone il a dit « t’as vu je t’ai demandé de signer t’as signé maintenant tu t’assois » il m’a dit « t’es une merde » j’ai dit « je regrette infiniment d’être traité comme ça je suis pas un criminel je suis pas un voyou j’ai un BAC+6 » il m’a dit « t’es une merde et je vais annuler la visite ».

Après, ils m’ont fait monté en haut ils m’ont passé le téléphone, j’ai pu parler avec elle et je suis retourné chez moi et j’étais trop énervé et j’ai écrit la phrase.

Pour hier, le policier m’a dit « c’est qui qui a écrit cette phrase » j’ai dit moi direct il a bien lu la phrase il a dit « pourquoi tu as écrit flic » j’avais peur j’ai pas répondu, il m’a dit « je suis flic toi t’es une merde » en français et en arabe après j’ai dit vous n’avez pas le droit de dire ça j’ai le droit d’être respecté, il a dit « si tu vas effacer la phrase je vais te respecter ». J’ai répondu « même avant d’écrire cette phrase j’étais pas respecté par vos collègues et ils m’ont dit le même mot que tu m’as dit maintenant: merde ». Après ils ont cassé la montre de la personne qui partage ma chambre. Quand il a réclamé il a dit « je m’en bats les couilles de ta montre », quand il a découvert que la montre était cassée il a dit « c’est toi qui l’a cassée » et ils ont dit que c’est lui qui l’a cassé et par contre la chambre était très bien, propre, et très bien rangée. Ils ont retourné la chambre et ont rien trouvé après on a voulu déposé plainte et on s’est croisé devant l’accueil moi mon collègue et les quatre policiers.

Il a serré les yeux vers moi et m’a regardé méchamment et j’ai redit « vous n’avez pas le droit de me dire ça », il m’a redit « t’es qu’une merde » et j’ai dit « c’est vous la grosse merde ». Il voulait me prendre dans la cellule (d’isolement) pour que je me calme 10 ou 15 minutes. J’avais les mains en arrière et c’est lui qui m’a serré les mains quand j’ai répondu c’est vous la grosse merde, j’ai pas résisté.

Le quatrième policier a passé le bip pour ouvrir la porte et l’un des trois qui restent m’a tapé la tête contre l’angle de la fenêtre de la porte, il a fait ça exprès. Le cadre de la vitre est pointu et m’a blessé, j’ai mis ma main sur mon arcade j’ai pas vu le sang quand il m’a fait entrer dans la cellule, j’ai vu le sang. J’ai réclamé ils m’ont amené à l’infirmerie direct.

1448229 est le numéro d’immatriculation du policier qui m’a dit « t’es qu’une merde » et pourquoi j’avais écrit flic sur le mur. Après il a fermé la porte de l’infirmerie et j’ai demandé de quoi noter et l’infirmier m’a donné un papier et un stylo le policier est venu vers moi et m’a dit « met le bout de papier dans ton cul et tu vas rien faire ».

Ses collègues ont commencé à dire « c’est toi qui a fait ça tout seul » j’ai dit « il y a les caméras et il y a les témoins l’infirmier m’a soigné et a fait les documents pour que j’aille aux urgences ». Ils m’ont laissé dans la chambre du coffre, j’étais à l’accueil et ils ont dit « non non on le laisse pas là pour que personne le voit ». J’ai perdu trop de sang malgré les soins de l’infirmier.

Les collègues un par un ont dit « c’est toi qui a fait ça tout seul », ils ont dit « les caméras ça sert à rien on peut pas faire des vidéos » on peut prendre que les photos.

Après ils m’ont pris dans une voiture à l’hôpital et l’un de ces quatre policiers qui font la fouille c’est lui qui a conduit en chemin. C’est lui qui a demandé à conduire et il a insisté pour aller avec moi. J’étais trop calme et j’ai demandé à fermer les fenêtres car avec du vent ça me fait mal, ils ont dit on a chaud ils ont ouvert les quatre vitres en grand. J’étais menotté.

On est arrivé aux urgences le policier qui conduisait a voulu venir avec moi, il fait la fouille il a demandé à venir avec moi car c’est son pote, ils ont pas arrêté de dire que j’avais fait ça tout seul. A l’hôpital le policier a demandé à parler avec sa collègue, il a demandé ce que j’avais il a dit « j’ai fait ça tout seul » elle a dit sérieux, il a dit oui oui. J’ai vu j’étais juste derrière lui. Après le monsieur qui était en train de conduire à l’accueil des urgences a commencé à me parler normalement et alors qu’avant il me parlait trop méchamment. J’étais en train de me rappeler qu’est ce qui m’était arrivé. J’ai dit soit toi soit les deux qui restent m’avez poussé la tête vers l’angle et vous avez fait ça exprès. Il a dit « non c’est pas moi j’étais à cinq mètres de toi ». J’ai dit c’est le policier qui porte le numéro 1448229 qui est responsable. C’est la première que je dis c’est vous trois et pas lui seul.

Après ils m’ont fait les procédures des urgences, températures, tensions, ils m’ont entré dans la salle des soins j’ai perdu la conscience pour faire les points de suture parce que j’ai perdu trop de sang car j’ai attendu pas mal de temps dans la salle avant qu’ils m’amènent à l’hôpital. Ils sont restés là dedans, j’ai fait un scanner. Quand je suis redescendu j’ai fait les points de suture et le médecin a dit que je peux pas revenir au CRA.

Ils m’ont pris dans une prison à l’hôpital. Ils m’ont enlevé le téléphone et mes vêtements et m’ont donné les habits de l’hôpital. C’était la première fois que je vois ça, j’avais trop peur. J’ai pris mon traitement et j’ai dormi direct. Le matin le médecin m’a revu et m’a dit tu restes une nuit de plus pour que je te surveille. Et j’avais trop peur j’ai dit je veux repartir au CRA. J’ai plus de liberté. J’ai demandé le certificat médical au médecin mais il ne m’a pas donné en mains propres. Il l’a donné au chef de poste qui l’a donné aux agents qui m’ont fait venir au CRA.

J’ai été menotté et je suis resté deux heures à l’accueil. J’étais trop fatigué. Quand j’ai dit que je voulais me reposer après une heure d’attente une policière m’a dit pourquoi tu fermes pas ta gueule.

Je peux reconnaître tous les policiers. Il y a des témoins et tout le monde a dit « OHH, pas comme ça » quand ils m’ont tapé la tête. Ils n’ont même pas vu le sang, ils ont entendu que le bruit. Les personnes sont de multinationalité.

Je souhaiterais être emmené au commissariat pour porter plainte et je souhaite que les caméras de surveillance soient visionnées.

Fait à paris le 27 mars 2019

H.

 

Plainte et récit contre les violences policières à Vincennes

on relaie ici la plainte d’un copain enfermé à Vincennes, victime de violences policières, et expulsé par un vol caché quelques jours plus tard …

Monsieur le Procureur,

Je voudrais porter à votre connaissance les faits suivants.

Je suis descendu au coffre vendredi 1er février vers 15h30-16h. Un policier m’a demandé ce que je voulais. Je lui ai dit que je voulais prendre des affaires dans le coffre. Il m’a dit « le coffre il est là ». Je lui ai dit « non je veux descendre au coffre d’en bas ». Dans le coffre d’en bas il y a mes vêtements, je voulais prendre des affaires pour me changer.

Le policier m’a dit qu’il n’y a pas de coffre en bas, le coffre est à côté.

Je lui ai dit « vous avez compris ce que je veux, vous jouez aux jeux de mots avec moi ».

Le policier a dit  » tu as du répondant toi. Si c’est comme ça tu ne vas pas y aller au coffre ».

Je lui ai dit « bah comme vous voulez ».

Le policier a pris ma carte et est reparti vers la policière qui est au bureau. Le policier lui a remis la carte et lui a dit « il est interdit de coffre ».

J’attendais sur le banc pour qu’ils me remontent. Ils m’ont laissé sur le banc environ 20 minutes.

La policière est passée devant moi. J’ai demandé d’accéder au coffre ou alors qu’on me remonte.

La policière a dit « vous me cassez les couilles ».

Je lui ai dit « vous aussi vous me cassez les couilles si c’est comme ça ».

La policière s’est retournée et m’a crié dessus.

Le policier a vu la policière en train de me crier dessus et est venu vers moi et m’a attaqué. Il m’a attrapé, il m’a secoué. Il m’a dit vous me cassez les couilles.

Il m’a mis hors caméra et m’a tapé la tête contre le mur 3 ou 4 fois. Je commençais à perdre connaissance.

Il m’a jeté par terre. Il m’a donné des coups de poing sur la figure, ils étaient 4 policiers et une policière.

Le policier a une marque sur la main gauche tellement il m’a frappé.

Je n’arrivais pas à bouger. Ils m’ont insulté. Ils m’ont dit « sale arabe vous croyez que vous êtes chez vous ici ou quoi ».

Ils m’ont donné des coups de pieds dans la gueule.

J’ai pris au moins trois coups de pieds dans la gueule. J’ai des bosses dans la tête et j’ai mal à la mâchoire. Je n’arrive pas à mâcher. J’ai l’oreille bleue et gonflée. J’ai l’œil bleu et j’ai le cou bloqué.

Dans la brigade, il y a des policiers qui ont dit aux policiers d’arrêter et ils ont dit « là vous êtes partis trop loin ».

Les policiers ont arrêté et ils m’ont ramassés et ils m’ont mis sur le banc.

J’ai demandé à remonter au centre et à voir un médecin. Quand ils ont entendu ça ils sont partis voir leur chef.

J’ai ensuite attendu environ 30 minutes sur le banc. Ils m’ont ensuite conduit au commissariat du 18e.

Les policiers du CRA ont parlé avec les policiers du 18e dans un bureau fermé du commissariat.

Quand les policiers sont sortis, je suis rentré dans le bureau. Le policier du commissariat a dit aux policiers du CRA « quand même vous l’avez massacré ».

Les policiers du CRA ont répondu « vous dîtes qu’il est tombé sur le banc ».

J’ai dit à la policière du commissariat du 18e que ce n’était pas vrai. Elle m’a répondu « ferme ta gueule, je ne t’ai pas donné la parole ».

Je lui ai dit « je connais mes droits ».

Elle m’a répondu « ferme ta gueule, tu es en situation irrégulière, tu n’as aucun droit ici en France ».

Je lui ai dit que je voulais porter plainte. Elle m’a dit « non tu ne peux pas porter plainte, c’est les policiers qui portent plainte ».

Le policier est grand, il a une barbe, il est châtain foncé. Le policier est en civil.

La policière a les cheveux teints en rouge.

Je n’ai pas eu accès à un avocat. Ils ne m’ont pas expliqué mes droits lorsque j’étais au commissariat. Ils ne m’ont pas proposé d’avocat et ils ne m’ont pas autorisé à appeler ma femme.

Je l’ai dit à l’officier qui a fait le procès verbal.

 

Je souhaiterais être emmené au commissariat pour porter plainte

J’ai conscience que tout propos mensonger est puni par la loi.

 

Fait à Paris le 4 février 2019

F.